Quantum Break

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Voyager dans le temps pour changer le passé, voir le futur, qui n’en a jamais rêvé ? Les possibilités seraient aussi infinies que dangereuses.

La plus petite modification pourrait avoir une importance capitale et changer complètement votre vie ou celles des personnes qui vous entourent. Le temps est un joueur avide avec lequel il est impossible de rivaliser, il est donc risqué de vouloir le manipuler. Quantum Break prend le pari de vous faire jouer avec… Ou en tout cas de vous le faire croire. Mais peut-on vraiment changer le cours des choses ?

Time is running out. Dans Quantum Break vous incarnez Jack Joyce, un rebelle au cœur tendre, parti barouder à l’étranger depuis plusieurs années. Alors qu’il était occupé à découvrir les charmes de l’Asie, Lorenzo Lamas Jack est contacté par son ami Paul Serene et revient en urgence à Riverport pour lui prêter main-forte. Lui qui n’a aucune connaissance scientifique et n’ayant dans ses bagages que sa virilité et son couteau, va pouvoir apporter une aide précieuse au projet de Paul : activer une machine à voyager dans le temps. D’ailleurs, il remplace d’une certaine manière son frère William qui travaillait aussi sur ce projet et s’en est retiré récemment pour cause de « divergences artistiques ». Face à cette demande pour le moins déconcertante, notre héros ne tergiverse pas longtemps. Après tout, ça n’arrive qu’une fois dans une vie de participer à une telle expérience. Malheureusement, il va vite se rendre compte qu’il aurait mieux fait d’avoir un accident de tuk-tuk sur le chemin de l’aéroport car la situation va rapidement virer au cauchemar. L’activation et l’utilisation de la machine créent une fracture temporelle qui va provoquer de plus en plus d’interruptions du temps jusqu’à ce qu’il s’arrête définitivement. Le pire reste encore à venir puisque Jack, en plus de se découvrir des pouvoirs, va se retrouver traquer par Monarch, une puissante entreprise pas très catholique. Dans sa fuite, il va devenir l’homme le plus recherché de l’ouest Riverport et n’aura de cesse de lutter contre cette organisation pour rétablir le cours du temps.

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Quantum Break and chill. La particularité de Quantum Break est que tous les personnages importants sont joués par de véritables acteurs en motion capture. Remedy n’a pas lésiné sur les moyens tant le casting est excellent et clairement au service du jeu. Shawn Ashmore, vu entre autres dans X-Men ou la série The Following, prête ses traits au personnage principal : Jack Joyce. William, son frère, est joué par Dominic Monaghan vu dans le Seigneur des Anneaux ou Lost. Paul Serene est quant à lui incarné par Aiden Gillian, alias Littlefinger dans Game of Thrones. On notera aussi la présence de Lance Reddick dans le rôle de Martin Hatch, que l’on a déjà pu apercevoir dans Fringe ou The Wire. La transition entre le jeu et la série se fait de manière prévisible mais néanmoins fluide. Les épisodes – quatre au total durant une vingtaine de minutes chacun – se lancent à la fin de chaque acte et permettent de voir les conséquences de vos choix. Ils ont donc leur importance et les zapper risque de vous perdre dans la suite de votre partie.

Remedy nous gratifie de cinématiques de bonne qualité mais les graphismes en jeu ne sont pas époustouflants. De plus, on notera aussi des temps de chargement un peu trop longs. L’utilisation des pouvoirs apparaissant au fil de l’aventure est simple. La vision temporelle s’active avec une touche et il est difficile de louper quoi que ce soit tant on est pris par la main. Elle permet en effet de mettre en surbrillance les ennemis, les objets avec lesquels interagir et sert également de sonar pour repérer les sources de chronons, utiles pour faire évoluer les pouvoirs de Jack. Beaucoup de documents à lire vous attendent, ce qui peut être un peu lourd par moments. Pour ceux qui n’accrochent pas avec la lecture, n’oubliez pas que « lire c’est refuser de mourir » ! Si cela ne vous motive pas plus, sachez que c’est un mal nécessaire puisque les renseignements que l’on découvre sont importants pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette intrigue, qui est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. On pourrait regretter que Jack fasse très peu de commentaires sur les éléments qu’il trouve, cela aurait montré un peu plus d’implication de sa part dans ce qui lui arrive. On déplorera aussi le fait que certains éléments audio ne soient pas sous-titrés en français lorsque l’on souhaite jouer au jeu en version originale, ce qui peut frustrer ceux qui ne sont pas familiers avec l’anglais. Les PNJ qui nous accompagnent parfois sont aussi un chouïa exaspérants – comme une certaine petite fée bleue dans Zelda – à nous rappeler sans cesse l’objectif alors qu’on explore pour trouver des sources de chronons ou autres objets intéressants. Pour finir, les combats n’ont rien de folichon et on se doute à l’avance du moment où il va y en avoir en fonction de la configuration des lieux. Leur difficulté n’est pas non plus un réel challenge puisque Jack, aidé de ses pouvoirs, est quasiment invincible. Si Quantum Break ne révolutionnera certainement pas le genre du TPS et que sa durée de vie n’est pas énorme, il aura au moins le mérite de faire fusionner deux univers faisant un carton : la série télé et le jeu vidéo. Alors si vous avez envie de vivre une histoire unique, captivante et que vous avez un peu de temps à lui accorder, Quantum Break ne vous décevra pas.

Remedy n’avait plus fait parler de lui depuis 2012 avec son spin-off d’Alan Wake : Alan Wake’s American Nightmare. La sortie de Quantum Break sonne le retour en fanfare du studio. Celui-ci ne sera peut-être pas le hit incontournable de l’année mais il aura le mérite d’être original et de casser définitivement les codes du genre en mélangeant fiction virtuelle et télévisée. Si le pari était de créer quelque chose sortant de l’ordinaire, alors il est réussi et l’on verra sans doute dans l’avenir d’autres petits lui succéder.

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